Cours de Langues Africaines

Histoire de la langue Soninké

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Le soninké appartient à la famille mandée. Il fait partie du sous-groupe « Nord-Ouest » avec l’ensemble des langues bozos. Elle a environ deux millions de locuteurs, principalement au Mali, au Sénégal, Mauritanie et Gambie. Par ailleurs, le soninké est la principale langue des immigrés d’origine africaine en France.

Le mot « soninké » signifie « animiste » dans la langue mandingue locale. Ceci montre que l’ancienne religion animiste soninké eut une très large influence (elle était caractérisée par un culte au serpent
« Biida »). Toutefois, les Soninkés furent parmi les premiers islamisés de l’Afrique occidentale.

Le soninké connut un grand rayonnement entre les VIIe et XIIIe siècles. C’était alors la langue du royaume (empire) du Wagadou, qui a précédé l’empire mandingue fondé par Soundiata Keita.

Actuellement, le soninké est reconnu comme langue nationale au Sénégal, au Mali et en Mauritanie. Cependant, il n’existe pas de forme standard du soninké, il n’y a pas non plus une variété dialectale de cette langue reconnue comme plus prestigieuse que les autres. Toutefois, l’écart entre ses différentes variétés dialectales est relativement faible et n’entrave pas l’intercompréhension.

Les locuteurs soninkés sont souvent bilingues car la leur, est minoritaire, dans chacun des pays où ils vivent. Ils sont donc, obligés de maîtriser la langue dominante du pays de leur résidence : wolof au Sénégal ; bambara au Mali ; mandingue à l’Ouest en Gambie ; peul ou arabe en Mauritanie ; français en France. Qualifiée de langue minoritaire dans les différents pays d’origine elle joue souvent le rôle de langue transfrontalière, facilitant les contacts entre Mali, Sénégal, Mauritanie et Gambie.

Elle est la langue africaine la plus employée en région parisienne. Ainsi, en France des africains non soninkés choisissent d’apprendre le Soninké l’identifiant à la culture Africaine. ATSÉ N’Cho Jean-Baptiste1, chercheur à la Sorbonne, confirme ce fait, à partir d’une enquête menée dans trois foyers de travailleurs migrants de Montreuil.

Il souligne que le soninké sert de langue de communication entre immigrés africains et certains agents administratifs français. D’autre part, tous les adeptes de la confrérie hamalliste (issue de la Tijaniya), apprennent le soninké, langue commune de la confrérie.

Toutefois, le soninké reste une langue encore peu connue et faiblement développée en supports écrits.

La revue bilingue soninké « Sooninkara » qui parut à Paris à partir de 1988 et le magazine rural « Xibaare » paru au Mali demeurent des exemples dans la promotion de cette langue à l’écrit.

Le soninké s’écrit au Mali à l’aide de l’alphabet latin depuis 1982 et jouit d’un rôle non négligeable à la radio et dans les programmes d’alphabétisation.

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